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3 questions environnementales à nos experts

A

Au cœur de la baie de Veys, un événement a marqué ce mois de novembre et la richesse environnementale de la région : la pose de balises sur des phoques veaux-marins. Le Parc éolien en mer du Calvados est engagé depuis le début du projet dans des suivis environnementaux qui visent à évaluer l’impact environnemental de la construction et de l’exploitation du parc. 

Pour comprendre les enjeux de cette campagne de baguage, nous avons rencontré Franck et Louis, chefs de projet environnement.  

 

1)    Quelle action a été réalisée dans la baie deS Veys et pourquoi ? 

Nous avons mis en place une mesure de suivi télémétrique de la colonie de phoques veaux-marins de la baie des Veys. Cela consiste à capturer entre 6 et 8 phoques veaux-marins. Ils sont ensuite endormis afin de leur poser des balises GPS/GSM et des bagues. Ces balises servent à suivre les déplacements et leur comportement, c’est-à-dire, les déplacements, le repos, la chasse etc…

Cette colonie de phoques a été choisiee, car elle se situe à une quarantaine de kilomètres du parc éolien et elle constitue la seconde colonie la plus importante de phoques veaux-marins en Métropole, avec jusqu’à 254 individus recensés sur les reposoirs en 2021.

2)    Pourquoi le parc du Calvados participe à cette action ? Avec qui est-elle menée ?

Nous sommes engagés dans une démarche d’excellence sur le plan environnemental, il est donc important d’évaluer les impacts du parc sur ces mammifères. Cette campagne fait en outre partie des mesures de suivis environnementaux inscrites dans notre autorisation environnementale.

La campagne se réalise en collaboration étroite avec le Centre d’Études Biologiques de Chizé, un laboratoire CNRS/La Rochelle Université, ainsi que la réserve naturelle nationale du domaine de Beauguillot. De nombreux autres partenaires étaient également présents à la réserve de Beauguillot et nous tenons à remercier l’ensemble des personnes présentes pour leur aide précieuse.

 

3)    Quel est le but de cette action ? Quels résultats en attend-on précisément ?

 Cette campagne a deux objectifs : 

  • Vérifier le comportement des animaux en phase de construction, par un suivi de type Before-After-Control-Impact (BACI)[1]. En d’autres termes, comparer le comportement avant les travaux, de fin 2020 à l’été 2021, à celui pendant les travaux, du mois d’octobre 2023 à l’été 2024 et à celui après les travaux entre 2026 et 2027. Le suivi en phase exploitation permettra également d’observer d’éventuelles modifications comportementales, notamment l’attractivité des phoques en raison de l’effet récif (les fondations des éoliennes constitueront peut-être pour eux un « garde-manger »).
  • Renforcer les connaissances sur cette population, notamment sur les possibles échanges inter-colonies des jeunes.

Plusieurs résultats sont attendus : 

  • Constater une possible baisse de l’activité de chasse sur le site du parc pendant les travaux, notamment causée par le bruit,
  • Suivre un retour à la normale voire une augmentation de l’activité sur le parc en phase d’exploitation induit par l’effet récif,
  • Observer si les fondations peuvent constituer un nouveau support pour des proies potentielles de ces prédateurs, car selon l’état de référence, les phoques chassent sur des épaves.

 

En 2024, d’autres initiatives seront déployées afin de poursuivre les suivis entrepris depuis le début du projet. Cela inclut notamment des suivis de la qualité de l’eau et du bruit sous-marin pendant le forage et l’installation des fondations, ainsi que des campagnes de suivi de la ressource halieutique[2] en collaboration avec les pêcheurs pour observer la fréquentation des espèces sur le site. Et enfin, une campagne de suivi de la mégafaune marine, par survol en avion de la baie de Seine, avec un comptage des oiseaux et des mammifères marins. 

L’ensemble de ces démarches témoigne de l’engagement soutenu du parc en faveur d’une cohabitation durable avec son environnement.

 

[1] La méthode BACI permet de tester chacun des deux facteurs individuellement pris en compte dans les conceptions précédentes : différences entre avant et après, et entre contrôle et impact.

[2] Une ressource halieutique est une ressource naturelle constituée par les organismes vivants, tels que les poissons, les crustacés, les mollusques, etc., qui peuplent les eaux douces et les eaux salées.