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6 questions à Michel Benoit, Directeur de projet du Parc éolien en mer du Calvados

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Dans le but de valoriser les différents métiers qui participent à la mise en place d’un parc éolien en mer, nous avons interviewé Michel Benoit, Directeur de projet du Parc éolien en mer du Calvados. Pendant le chantier du parc, il est l’interface des différentes activités et équipes pour assurer l’efficacité des travaux menés et la fluidité du partage d’information.

 

Michel Benoit
Directeur de projet du Parc éolien en mer du Calvados

 

Quelles ont été les grandes étapes de votre carrière avant d’obtenir ce poste de directeur ?

Après une première expérience dans le groupe Bouygues en contrôle de gestion de grands projets d’infrastructure, j’ai travaillé 13 années dans le conseil en organisation, stratégie et finance chez Andersen Consulting, Accenture et PricewaterhouseCoopers. En 2013, j’ai débuté une nouvelle aventure dans l’éolien en mer au sein du groupe EDF, en tant que Secrétaire Général de l’activité Energies Marines Renouvelables, en charge notamment des partenariats, de la gouvernance, des achats, de la mise en œuvre des organisations, procédures et outils projets, de la qualité et de la finance.

J’ai ainsi eu une implication forte dans le développement des premiers projets éoliens en mer en France. J’ai également piloté la réponse à l’appel d’offres du projet éolien flottant de Bretagne Sud (AO5).

 

Quel est le rôle au quotidien d’un directeur de projet tel que le Parc éolien en mer du Calvados ?

Sur un projet de cette ampleur, avec une équipe projet qui représente plus de 100 personnes à laquelle s’ajoutent de très nombreux sous-traitants, dans les usines, les ports ou sur les bateaux, il se passe toujours quelque chose. Le Directeur de projet doit donc d’abord et avant tout se rendre disponible pour répondre aux demandes qui lui sont remontées pour prendre les décisions requises.

Il doit être à l’interface des différentes activités et équipes pour assurer la fluidité du partage d’information, l’efficacité des travaux menés et la prise de recul nécessaire pour évaluer les impacts au niveau du projet.

Enfin, au-delà des équipes du projet, il a un rôle important dans la communication qui est faite auprès des parties prenantes externes, que ce soit au niveau des partenaires du projet, des banques qui participent à son financement, des sous-traitants et de l’ensemble des acteurs sur le territoire.

 

Quels sont les enjeux majeurs du parc pour cette fin d’année ?

Nous avons repris la campagne de forages courant août et cette activité va évidemment être un enjeu majeur pour le projet dans les prochains mois. Nous avons travaillé de mars à juillet avec notre sous-traitant en charge de l’installation des fondations sur l’amélioration des équipements de forage et la mobilisation d’un nouveau navire. Nous suivons désormais au plus près cette activité avec le souci de la tenue du calendrier dans le respect de nos objectifs en matière de sécurité et d’enjeux environnementaux. Avec la reprise de la saison de pêche de la coquille Saint-Jacques, il est aussi primordial d’assurer la poursuite d’un dialogue continu avec les pêcheurs  dans cette période active de construction.

 

Quelles sont les qualités indispensables à l’exercice de votre métier ?

D’abord, la persévérance optimiste : il y a au quotidien beaucoup d’aléas et de problèmes à gérer, et il est absolument nécessaire de voir en toute occasion le verre à moitié plein pour rester engagé sur l’atteinte des objectifs fixés. C’est la condition pour garder sa capacité d’entrainement même quand l’actualité du projet est difficile. Ce que m’ont appris mes années d’expérience dans ce métier, c’est qu’après une mauvaise nouvelle, il y en a une bonne et qu’il faut donc toujours considérer que la situation va s’améliorer.

Ensuite l’empathie exigeante : quand on travaille avec des interlocuteurs très différents, il faut s’adapter et se mettre dans les chaussures de l’autre pour comprendre ses difficultés et ses contraintes. Cela demande de pouvoir ajuster ses attentes en fonction de la situation, tout en gardant à l’esprit qu’il faut respecter ses propres engagements. C’est quelquefois un numéro d’équilibriste mais qui rend le métier particulièrement passionnant.

 

Quelle est votre motivation chaque matin ?

Je n’aime pas le statu quo, il faut que les choses avancent. Et le projet est en perpétuelle activité, de jour comme de nuit, la semaine comme le week-end. Il y a donc chaque jour des surprises, des nouveautés, du progrès, des changements, et c’est ce qui me motive ; aucune journée ne ressemble à la précédente sur un tel projet. L’autre source de motivation et de satisfaction est de pouvoir résoudre des situations bloquées, des questions complexes. La recherche de solutions et de compromis est une tâche de tous les instants, indispensable pour avancer sur le projet.

 

Et pour finir, quelles sont vos passions en dehors de votre travail ?

Ma vie en dehors du projet tourne beaucoup autour de mes deux enfants. On pourrait croire naïvement que quand ils grandissent, avec une plus grande autonomie, cela permet de libérer son temps pour d’autres activités et d’autres passions, mais je n’ai pas encore trouvé le mode d’emploi. Je m’investis encore beaucoup dans leurs études et leur orientation professionnelle, peut-être et surtout parce que j’aime ça. En tout cas, pour faire le lien avec les qualités évoquées plus haut, il faut là aussi être persévérant et empathique, mais c’est encore plus difficile de convaincre !